L’armée a besoin de grands espaces sécurisés pour rassembler et organiser ses missions et ses lignes d’approvisionnement, généralement à proximité des pistes d’atterrissage. Avec le début de la guerre de Corée en 1950, l’Aviation royale canadienne (ARC) a acquis les terrains et les bâtiments de la société De Havilland et a immédiatement entrepris la construction d’un dépôt d’approvisionnement pour les unités régulières et celles de la réserve de la région, situées là où se trouve actuellement le 40, chemin Carl Hall.
Le dépôt d’approvisionnement de Downsview est l’une des plus grandes installations de ce type jamais construites par l’ARC. Le bâtiment de 7,5 hectares en béton armé a été achevé en 1954. À l’époque de la guerre froide, on se préoccupait beaucoup des menaces nucléaires et des bombardements, et l’on dit donc que le bâtiment a été conçu pour résister à la force d’une attaque de missiles balistiques. Sous le dépôt d’approvisionnement se trouvait un réservoir d’eaux pluviales pouvant contenir plus de quatre millions de litres d’eau, qui pouvait être utilisée pour le nettoyage ou pour l’extinction d’incendies en cas d’attaque.
Le dépôt d’approvisionnement disposait de 56 000 m3 d’espace d’entreposage et fournissait des biens et de l’équipement – appelés « matériel » – aux éléments maritimes, terrestres et aériens des Forces armées canadiennes. Le bâtiment comportait également des équipements industriels modernes, comme un système de distribution par tubes pneumatiques et un train électrique interne, qui déplaçait les palettes et les caisses.
« Lorsque j’étais là, la plus grande partie de ce qui se trouvait au dépôt était des articles généraux et beaucoup de pièces de rechange pour les avions », explique le major retraité John Page. « À l’époque, lorsque le Canada achetait un avion, il achetait aussi les pièces de rechange dont il aurait besoin pour les vingt prochaines années. C’est donc là que la plupart de ces pièces étaient entreposées. »
Le dépôt d’approvisionnement possédait une grille codée peinte sur le plafond en béton, qui était utilisée pour trouver et archiver l’équipement et les matériaux qui y étaient entreposés. « Le dépôt était en fait un énorme entrepôt avec des kilomètres d’étagères disposées en grille. Il y avait un système de registre des stocks qui notait les numéros au plafond où se trouvait chaque article. C’était un système très simple qui fonctionnait parfaitement. » Les registres d’origine sur papier ont fait place à des versions informatisées, mais le même système de suivi par grille numérotée est toujours en place dans d’autres dépôts militaires.
Le dépôt d’approvisionnement accueille actuellement plusieurs locataires, dont des studios de cinéma et le marché commercial.
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