Ce n’est pas souvent qu’on chante les louanges d’un arbitre de baseball. Après tout, c’est l’arbitre qui décide des balles et des prises, qui juge si un coureur est sauf ou retiré et qui expulse ceux qui refusent ses décisions.
Voilà pourquoi Max (« Maxie ») Scheff, de Downsview, était une personne d’exception. Même s’il a probablement arbitré plus de parties de balle molle et de baseball que quiconque en Ontario pendant la deuxième moitié du XXe siècle, il serait difficile de lui trouver des détracteurs.

Maxie Scheff naît à Toronto en 1910. Il grandit sur l’avenue Montrose, près du parc Trinity-Bellwoods, mais sa famille, comme beaucoup d’autres de la communauté juive, déménage dans le nord de Toronto pour s’établir sur l’avenue Shelborne, dans le quartier Bathurst-Lawrence.
Lorsqu’il fonde sa famille à son tour, Maxie Scheff s’installe encore plus au nord, sur l’avenue Horsham, en bordure est du quartier Bathurst Manor.
Même s’il ne mesure que 5 pi 4 po, Maxie Scheff excelle dans tous les sports. Mais c’est le baseball qu’il préfère entre tous. Il fait ses premiers pas dans ce sport au sein de la Jewish Community League de Trinity-Bellwoods, et joue pour la célèbre équipe du terrain de jeux Lizzies (ainsi nommée parce qu’elle a d’abord joué au terrain de la rue Elizabeth). L’un de ses coéquipiers deviendra le joueur des ligues majeures et héros sportif juif torontois « Goody » Rosen. En 1929, Maxie Scheff remporte un championnat provincial avec les Lizzies.

Dans la vingtaine, il troque le baseball contre la balle molle, qui sera au cœur de sa carrière sportive pendant plus de 50 ans, d’abord à titre de joueur, puis à titre d’arbitre. On l’appelait communément « Monsieur Softball ».
De 1935 à 1960, il est l’arbitre en chef de l’Ontario. Il arbitre des centaines de parties pour des équipes masculines, féminines et d’enfants partout dans la province, en plus d’organiser des formations en arbitrage d’un océan à l’autre.
Il arbitre deux saisons aux championnats mondiaux à Cleveland, et se trouve derrière le marbre lors du dernier match de la finale de 1947. De 1936 à 1980, il est arbitre en chef pour l’Exposition nationale canadienne. Il est sévère (on le surnomme « Petit Napoléon »), mais toujours juste.
Et il n’a jamais ralenti. Quelques mois avant sa mort, en 1986, il organisait encore des tournois pour l’Exposition nationale canadienne.

« La plupart des gens lisent l’histoire; Maxie Scheff a écrit l’histoire, a dit le rabbin David Monson dans son oraison funèbre. C’était un gesher, un pont entre la communauté juive européenne et l’avenir. Son surnom, “Monsieur Softball*”’, lui allait comme un gant. C’était une personne douce, tendre, souriante et joyeuse. »
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La vie de la communauté juive à Downsview
Dans les années 1930, moins de 50 000 Juifs vivaient à Toronto lorsqu’un groupe de dirigeants communautaires optimistes et visionnaires a eu l’idée de construire un grand cimetière juif sur l’avenue Wilson, entre les rues Dufferin et Keele. La plupart des résidents juifs de la ville vivaient au sud de la rue Harbord et à l’est de Bathurst. Peu d’entre eux se seraient aventurés au nord, à la frontière de Downsview.

Base militaire de Downsview
Le début de la Seconde Guerre mondiale a marqué le début de l’intérêt des militaires pour les terrains de Downsview. En 1937, l’Aviation royale canadienne (ARC) a exproprié des parties du site pour agrandir la piste d’atterrissage et y a établi la base de l’ARC de Downsview.